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Projet des nouveaux statuts de l'université (Conseils du 29 au 31 janvier 2014)
Version actuelle des statuts de Paris-Lumières (24/2/2014)
Lettre des présidents de Paris 8 et Paris 10 au ministère. Réponse de G. Fioraso aux présidents des universités françaises.
››› Commentaire de Pour Paris 8 !
Nouvelle loi : plus d'élection directe des membres des conseils d'administration des COMUE !
Pétition SLU contre la loi Fioraso (8045 signatures en quatre jours) ; Lettre à Benoit Hamon.

Á lire d'urgence : texte ministériel sur le "second programme d'investissement d'avenir" distinguant, par voie de concours, une dizaine d'établissements d'excellence (une dizaine d'universités ou d'écoles groupées et financées) et les autres. Commentaires

Félix ou Apogée ? Éléments pour le débat

   Histoire d'animer un peu le débat, j'explique ici pourquoi c'est une mauvaise idée de demander le redémarrage de Félix, notre ancien système d'information de la scolarité, pour le faire tourner à la place ou en parallèle avec le système Apogée en cours de déploiement à Paris 8. (Pour situer ma position sur la question en général, je rappelle que j'ai été un des deux membres du Conseil d'Administration de l'université qui a voté contre l'adoption d'Apogée au printemps 2010, prédisant alors « deux ans de chaos, puis des maquettes Apogéées au prochain quadriennal ».)
   Félix et Apogée sont tous les deux de vieux logiciels, conçus dans les années 1980, qui ont été tant bien que mal adaptés aux évolutions de la technologie. Leur principale différence, à mon sens, est la manière dont Félix permet une collecte facile des notes aux cours mais complique la délivrance des diplômes, alors qu'Apogée permet une délivrance facile des diplômes en ne permettant la prise en compte des notes que quand leur place dans le cursus est définie. J'ai traité de ce point dans un autre texte
(http://p8enmouvements.free.fr/articles.php?lng=fr&pg=308).
   À l'heure actuelle, à peu près toutes les formations de l'université se sont attaquées à la description de leurs cursus dans le système Apogée. Ceux et celles qui ont effectué ce travail ont pu constater que le système est complexe et (souvent inutilement) lourd, mais dans la majorité des cas l'opération a été possible sans remettre en cause l'organisation pédagogique des cursus. C'est en fin de semestre, et plus particulièrement à la fin de l'année, que les bénéfices apparaitront, quand il sera enfin possible d'avoir des listes d'étudiants diplômés. Il serait insupportable que ce travail, long et pénible, ne puisse pas être utilisé, ce qui reviendrait à jeter aux ordures le travail considérable effectué par tous ceux qui s'y sont collés depuis un an. Donc, on ne peut plus abandonner Apogée.
   Il y a des formations qui en sont restées à la modélisation. Pour celles là, il existe des solutions à l'intérieur d'Apogée : il est possible de ne pas descendre dans le détail des cours ou des modules, et de ne faire apparaître dans le système que les notes obtenues par année, ou par semestre, ou par module. La formation doit alors mettre en place une gestion interne des notes de cours et de leurs compensation. Je crois qu'environ un tiers des formations de Paris 13 fonctionnent de cette manière.
   Je suppose qu'il n'est pas tout à fait impossible de remettre Félix en marche, mais je ne crois pas que ce soit une bonne idée :
(1) Pour redémarrer Félix, il faudrait extraire les informations d'Apogée (par exemple sur les inscriptions des étudiants, qui se sont faites avec ce système à la rentrée universitaire 2010-2011). Ça représenterait une importante quantité de travail, qui devrait être faite par des gens qui connaissent très bien Felix (pour savoir ce qu'il est nécessaire d'extraire, et la manière de le présenter) ET Apogée (pour savoir ce qu'il est possible d'extraire, et comment le faire) ; il n'y a pas grand monde qui sache faire ça et la manipulation est réellement délicate (on peut facilement se tromper dans l'extraction d'Apogée ou dans le chargement dans Felix) ; il faudrait la faire dans l'urgence, avec des délais de développement et de tests trop petits.
(2) En supposant que la manipulation précédente soit possible, il serait nécessaire ensuite de faire coexister les deux systèmes. Pour cela il faudrait établir des passerelles pour permettre d'intégrer dans chaque système les résultats nouveaux saisis dans l'autre système. Ce serait se condamner à effectuer en permanence le difficile de travail de reversion d'un système dans l'autre. Ce serait une somme de travail bien supérieure à ce que nous coûtera le passage à Apogée.
(3) Le résultat le plus probable serait une divergence entre les deux systèmes : les étudiants se retrouveraient avec une partie de leur résultats pédagogiques sur Félix, une autre partie sur Apogée et une troisième sur les deux systèmes ; pour obtenir leur diplômes, il faudrait rassembler ces informations partielles et les insérer en force dans le système où elles n'apparaitraient pas pour qu'il dispose de toutes les informations nécessaires : nouvelles manips délicates, quantité de travail supplémentaire importante (et aucune perspective d'amélioration des choses à terme).
(4) Il y a des aménagements possibles avec Apogée pour le rendre vivable ; ils demandent qu'on acquière une certaine familiarité avec ce système, et également qu'il existe une volonté au niveau politique et technique de mettre ces aménagements en œuvre. Si on redémarrait Félix, ce serait tellement prenant qu'il n'y aurait pas d'énergie disponible sur le plan technique pour eux, et que le besoin d'aménagements serait moindre puisque Félix pourrait servir de soupape de sureté ce qui affaiblirait la pression sur les instances de décision politiques.

[Exemple d'aménagement possible dans Apogée (alors que j'ignore à peu près tout de son fonctionnement) : sa principale différence avec Félix est que les notes ne sont prises en compte qu'à condition que le système connaisse l'endroit où la note va se placer dans le cursus, ce qui interdit leur répartition a posteriori, en fonction des notes obtenues, pour les EC libres ou les EC à choix. Cependant il est bien certain que même Apogée permet les réorientations en cours de deuxième ou de troisième année de licence X vers une licence Y différente, et donc de répartir au moment de la réorientation les notes obtenues dans le cursus de la licence X vers les cours de la licence Y. Les aménagements a posteriori sont donc très vraisemblablement possibles, et on doit donc pouvoir les effectuer pour une « réorientation » de la licence X vers cette même licence X, même si ce sera sans doute au prix d'une manipulation complexe et coûteuse en temps et en énergie.]

[Autre exemple d'aménagement possible dans Apogée : un institut possède un système propre, développé en interne, de suivi de scolarité et d'édition des annexes au diplôme, qui était employé en parallèle avec Felix : si la complexité des parcours de langues est trop difficile à modéliser dans Apogée, il est possible de continuer à utiliser le système existant, en ne rentrant que le minimum dans Apogée, comme cela se fait dans de nombreuses formations de Paris 13.]

Jean Méhat, 22 mars 2011

1 commentaire:

  1. Pour résumer notre discussion sur les difficultés rencontrées par les étudiants en Communication à Paris 8 et par ma fille en particulier:·
    Changement d’Université pour le passage de L2 à L3 : ma fille aimerait présenter sa candidature au L3 de Sorbonne Nouvelle Paris 3 mais a besoin des notes qu’elle a acquises jusqu’à présent. Il lui a été dit que cela était impossible dans le contexte des problèmes liés au logiciel Apogée.·
    Pour l’attribution des enseignements qu’elle souhaitait suivre au 2ème semestre de L2, il lui a été donné un rendez-vous au secrétariat, attribué en fonction de l’ordre alphabétique. Comme son initiale est « S » elle n’a donc pu choisir que 3 cours. Comme elle était arrivée dès le début de la plage horaire qui lui avait été assignée, la secrétaire voulait qu’elle attende afin que des « R » non encore arrivés puissent être « servis » avant elle par « souci de justice » ! Devant sa réaction cette procédure n’a pas été appliquée.

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