Le ministère
travaille actuellement à une
réduction drastique du nombre
de mentions, en licence et en master, dans la volonté annoncée de rendre
visibles les offres de formation des universités. [...].
Pour ce qui est du master, l'information supplémentaire est qu'il est
question de supprimer les spécialités. Elle se fonde sur un échange qu'en
cette phase de préparation du contrat, notre vice-présidente aux
formations, Joëlle Caullier, a eu avec la DGSIP (=le ministère) jeudi
dernier, et qu'elle a résumé ainsi :
"La nomenclature de licence figurant sur la note du 28 mars 2013 est
désormais adoptée et ne bougera plus. Il n'y aura plus de spécialités en
licence mais seulement quelques parcours dans certaines licences. La
nomenclature de master n'est pas encore fixée mais a priori il n'y aura
vraiment plus de spécialités".
Adoptée par qui ? Nous l'ignorons. Si nous ne réagissons pas très vite,
nous serons mis devant un fait accompli.
Pour le master en particulier, la fixation d'une liste de mentions et la
disparition de la possibilité de créer des spécialités aux intitulés
libres, l'effet délétère sera :
(i) que nous assisterons à un affadissement de notre offre de formation
niant les points de force de nos établissements en matière de recherche et
de préparation à une insertion professionnelle à bac + 5,
(ii) que les étudiants devront fouiller l'offre de formation de nos
universités pour découvrir que, non, toutes les mentions de même intitulé
n'offrent pas les mêmes enseignements (ou alors si ? Une pensée saugrenue
me traverse soudain l'esprit : et pourquoi pas dans une étape ultérieure
des instructions officielles avec un programme à suivre et des inspections
que nous suivons bien le programme ?),
(iii) que nos jeunes diplômés en recherche d'emploi seront en situation de
devoir expliquer à d'éventuels employeurs que, pour prendre des exemples
de diplômes préparés à Lille 3 et dans d'autres université, oui, ils ont
effectué qui un master "Littérature de jeunesse", qui un master
"Psychologie clinique", qui un master "Interprétariat LSF/français", qui
un master "Esthétique et philosophie de l'art", qui un master "Genre(s),
pensées de la différence, rapports de sexe", qui un master "Inégalités et
discriminations", qui un master "Ingénierie touristique et culturelle",
qui un master "Conception et direction de projets culturels", qui un
master "Théologie et Anthropologie Philosophique", mais que, non, ce n'est
pas indiqué sur leur diplôme, parce que le ministère (plus probablement
diront-ils : l'université) a décidé que ce n'était pas utile (vous savez
certainement qu'en master, le grain d'édition des diplômes est celui de la
spécialité, à défaut de la mention),
(iv) que le secteur de l'emploi aura beau jeu de dire que les universités
ne se préoccupent pas de l'insertion professionnelle de leurs étudiants,
puisque leurs diplômes ont un tel degré de généralité qu'ils perdent tout
intérêt,
(v) que les officines privées auront toute latitude pour exhiber les
intitulés de leurs diplômes qui, eux, sont lisibles, ce qui se
transformera en "Nous au moins, on se préoccupe de l'insertion des
étudiants que nous formons, contrairement aux universités".
Bref, il y a péril en la demeure.
Si ce n'est déjà fait, il faut que chacun réagisse, et très vite, soit en
signant la pétition (et en engageant collègues, étudiants, jeunes diplômés
et professionnels à faire de même) sous
http://sauvonslarecherche.fr/spip.php?article3953, qui a été initiée à
Lille 3, soit en imaginant d'autres actions par secteur disciplinaire. Les
deux ne sont pas d'ailleurs incompatibles. Je compte sur vous pour relayer
cette information auprès de collègues d'autres universités et ailleurs.
[extrait du courrier d'une directrice d'UFR de Lille 3]
>>> Voir également l'article de Yann Bisiou (Montpellier 3) sur l'autorisation des établissements privés à délivrer des masters
de mentions, en licence et en master, dans la volonté annoncée de rendre
visibles les offres de formation des universités. [...].
Pour ce qui est du master, l'information supplémentaire est qu'il est
question de supprimer les spécialités. Elle se fonde sur un échange qu'en
cette phase de préparation du contrat, notre vice-présidente aux
formations, Joëlle Caullier, a eu avec la DGSIP (=le ministère) jeudi
dernier, et qu'elle a résumé ainsi :
"La nomenclature de licence figurant sur la note du 28 mars 2013 est
désormais adoptée et ne bougera plus. Il n'y aura plus de spécialités en
licence mais seulement quelques parcours dans certaines licences. La
nomenclature de master n'est pas encore fixée mais a priori il n'y aura
vraiment plus de spécialités".
Adoptée par qui ? Nous l'ignorons. Si nous ne réagissons pas très vite,
nous serons mis devant un fait accompli.
Pour le master en particulier, la fixation d'une liste de mentions et la
disparition de la possibilité de créer des spécialités aux intitulés
libres, l'effet délétère sera :
(i) que nous assisterons à un affadissement de notre offre de formation
niant les points de force de nos établissements en matière de recherche et
de préparation à une insertion professionnelle à bac + 5,
(ii) que les étudiants devront fouiller l'offre de formation de nos
universités pour découvrir que, non, toutes les mentions de même intitulé
n'offrent pas les mêmes enseignements (ou alors si ? Une pensée saugrenue
me traverse soudain l'esprit : et pourquoi pas dans une étape ultérieure
des instructions officielles avec un programme à suivre et des inspections
que nous suivons bien le programme ?),
(iii) que nos jeunes diplômés en recherche d'emploi seront en situation de
devoir expliquer à d'éventuels employeurs que, pour prendre des exemples
de diplômes préparés à Lille 3 et dans d'autres université, oui, ils ont
effectué qui un master "Littérature de jeunesse", qui un master
"Psychologie clinique", qui un master "Interprétariat LSF/français", qui
un master "Esthétique et philosophie de l'art", qui un master "Genre(s),
pensées de la différence, rapports de sexe", qui un master "Inégalités et
discriminations", qui un master "Ingénierie touristique et culturelle",
qui un master "Conception et direction de projets culturels", qui un
master "Théologie et Anthropologie Philosophique", mais que, non, ce n'est
pas indiqué sur leur diplôme, parce que le ministère (plus probablement
diront-ils : l'université) a décidé que ce n'était pas utile (vous savez
certainement qu'en master, le grain d'édition des diplômes est celui de la
spécialité, à défaut de la mention),
(iv) que le secteur de l'emploi aura beau jeu de dire que les universités
ne se préoccupent pas de l'insertion professionnelle de leurs étudiants,
puisque leurs diplômes ont un tel degré de généralité qu'ils perdent tout
intérêt,
(v) que les officines privées auront toute latitude pour exhiber les
intitulés de leurs diplômes qui, eux, sont lisibles, ce qui se
transformera en "Nous au moins, on se préoccupe de l'insertion des
étudiants que nous formons, contrairement aux universités".
Bref, il y a péril en la demeure.
Si ce n'est déjà fait, il faut que chacun réagisse, et très vite, soit en
signant la pétition (et en engageant collègues, étudiants, jeunes diplômés
et professionnels à faire de même) sous
http://sauvonslarecherche.fr/spip.php?article3953, qui a été initiée à
Lille 3, soit en imaginant d'autres actions par secteur disciplinaire. Les
deux ne sont pas d'ailleurs incompatibles. Je compte sur vous pour relayer
cette information auprès de collègues d'autres universités et ailleurs.
[extrait du courrier d'une directrice d'UFR de Lille 3]
>>> Voir également l'article de Yann Bisiou (Montpellier 3) sur l'autorisation des établissements privés à délivrer des masters
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